Et voilà. Je taquinais avec ça. Brandissant le fameux « toute façon, si mon employeur m’emmerde trop, je prends un arrêt maladie ! ». Bah voilà, j’y suis. Mais pas pour contrarier ma capitaliste de boîte.

Non non…

Juste parce que je suis aphone. Voici donc la première visite chez un toubib allemand.

Pour ceux que cela pourrait intéresser, la médecine générale se dit « Allgemeinemedizin ». Donc me v’la chercher un matin vers 7h, un généraliste qui veuille bien me prendre sans rendez-vous.

Première réflexion : tiens, dans un secteur de 1 kilomètre carré, il y a 3 ou 4 cabinets ! Ca change du désert médical saint-quentinois dans l’Aisne !

Je me pointe donc sans rendez-vous et avec mon allemand approximatif et aphone sous l’écharpe.

– » Bonjour ! Pardon, je ne parle pas très bien allemand. Je suis malade et j’ai besoin de voir un docteur mais je n’ai pas rendez-vous. C’est possible de voir quelqu’un dans la journée s’il vous plait ? »

Première réaction des 2 secrétaires :

– « Bien évidemment, on ne va pas vous laisser comme ça ! me répondent-elles

Je demande ma carte de Krankenkasse, mon numéro de téléphone, nom et prénom et on m’oriente vers une salle d’attente, m’informant qu’on allait m’appeler.

Je me mets à l’aise, persuadé que je suis peut-être là pour la journée, en attendant qu’un rendez-vous se décommande ou qu’un patient ai un peu de retard pour me faufiler entre deux rendez-vous.

Et… 15 minutes plus tard, je suis dans le cabinet du toubib.

– « Bonjour, je suis désolé, je ne parle pas très bien allemand. Je viens de France et je suis malade. Je n’ai plus de voix. Et la blague, c’est que je travaille en centre d’appels »

–  » J’aurais du être plus attentifs durant mes cours de français alors ! »

– « Je me débrouille un peu en anglais aussi »

La consultation dure 15 minutes. Il me palpe les ganglions, regarde au fond de la gorge. Et m’explique que c’est un petit coup de froid. Un virus. Il faut boire chaud avec du miel. Dans 5 jours (durée de mon arrêt de travail), tout sera guéri. Et si jamais ce n’est pas le cas, il faut revenir. Pour les médicaments, si je veux, je peux passer à l’Apotheke.

« Pas de médicament prescrit alors ? »

– « Non. En Allemagne, les médecins prescrivent uniquement (vorschreiben) des antibiotiques. La Krankenkasse ne rembourse qu’en cas de maladie importante ».

Exit les petits vieux (et les autres) avec leur dépendance aux bonbons Sanofi, Boiron. Tu as un petit rhume ? Bois chaud, mets du miel dedans et couvre toi la gorge. Et si tu veux gober des pilules, compte pas sur la Sécu pour te les offrir.

Je passe donc à la pharmacie avec mon arrêt maladie en poche. Sans aucun médicament prescrit. J’explique mes symptômes à la sympathique pharmacienne. Elle me propose des gélules à l’eucalyptus pour « fluidifier et aider à évacuer ».

– « Combien je vous dois s’il vous plait ?

– Ca fera 8€50 ! »

Nota Bene : être malade en Allemagne, ce n’est pas avoir le nez qui coule et mal à la gorge…